Le mardi 18 mai 2021, entre 8h29, une opération d’expulsion de grande envergure a eu lieu à Grande-Synthe. L’équipe de HRO, dont l’activité principale consiste à observer et documenter les opérations d’expulsion, a dénombré 110 tentes et 113 bâches récupérées sur des personnes exilées par la police. 10 abris de voiture construits ont été détruits. Environ 300 personnes, dont des familles et des mineurs non accompagnés, se retrouvent désormais sans abri car les associations travaillant sur le littoral épuisent leurs stocks de tentes.
Le mois dernier, le 16 avril 2021, les autorités municipales, à l’aide d’un tracteur tirant une benne à ordures et de divers engins de chantier, ont orchestré le déplacement de personnes exilées qui (sur)vivaient dans différents camps du Puythouck vers un nouveau lieu. de la vie. Cette opération s’inscrit dans une politique d’invisibilisation des personnes exilées présentes sur le littoral. Ainsi, selon les déclarations du journal local « La Voix du Nord », ce « réaménagement » du bois du Puthouck permet l’accueil des pêcheurs et promeneurs durant la période estivale.
Aujourd’hui, malgré ce déplacement forcé, les exilés subissent une nouvelle opération de déportation. Une nouvelle fois, les affaires saisies par la police ont été lacérées et immédiatement jetées à la déchetterie par Ramery, l’équipe de nettoyage mandatée par l’Etat, restant ainsi définitivement perdue. À Grande-Synthe, l’équipe du HRO a été témoin de l’utilisation systématique de couteaux pour détruire des abris, alors même que certaines personnes se trouvaient encore à l’intérieur. Le caractère dangereux de cette pratique augmente la violence déjà excessive du démantèlement.
Le 11 février 2021, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme a rendu un avis sur la situation des personnes en exil à Calais et Grande-Synthe. Sa première recommandation était qu'”aucune opération d’évacuation ne soit effectuée sans que des propositions d’abris/logements adaptés soient formulées avec suffisamment d’informations”. Au mépris de cette recommandation, l’équipe du HRO a pu constater ce matin l’absence totale d’interprète lors de l’opération d’expulsion. Les exilés n’étaient informés que par des gestes et des applications mobiles comme Google translate. Ce manque constitue une violation manifeste du droit d’être informé dans une langue comprise et un obstacle à l’accès aux solutions d’hébergement.
Auberge des Migrants
Aide collective
Observateurs des droits de l’homme
Centre des femmes réfugiées
Salam Nord / Pas de Calais
Frontière de solidarité
Utopie 56