Les témoignages vont des émotions personnelles liées aux circonstances aux conditions de vie à la frontière, en passant par les récits de discrimination, de harcèlement et de violence policière. Ils ne représentent qu'une infime partie de la réalité des personnes en transit à Calais et Grande-Synthe. Témoigner d'un cas de violence policière n'est souvent que la première étape si la personne souhaite poursuivre l'affaire par des moyens légaux. Recueillir ces témoignages accompagne également notre travail de documentation et de dénonciation des violations des droits de l'homme perpétrées par l'Etat français à Calais et Grande-Synthe.
Ces témoignages ont été recueillis exclusivement sur une base volontaire, et avec le consentement oral informel et explicite de la personne concernée pour la publication. Les membres de notre équipe sont formés à la collecte de témoignages. Des traducteurs sont utilisés chaque fois que nécessaire pour surmonter les barrières linguistiques.
*Les membres de notre équipe sont conscients que les lieux dans lesquels ces conversations sont menées ne sont ni aussi sûrs ni aussi appropriés que nous le souhaiterions.
Les témoignages vont des émotions personnelles liées aux circonstances aux conditions de vie à la frontière, en passant par les récits de discrimination, de harcèlement et de violence policière. Ils ne représentent qu'une infime partie de la réalité des personnes en transit à Calais et Grande-Synthe. Témoigner d'un cas de violence policière n'est souvent que la première étape si la personne souhaite poursuivre l'affaire par des moyens légaux. Recueillir ces témoignages accompagne également notre travail de documentation et de dénonciation des violations des droits de l'homme perpétrées par l'Etat français à Calais et Grande-Synthe.
Ces témoignages ont été recueillis exclusivement sur une base volontaire, et avec le consentement oral informel et explicite de la personne concernée pour la publication. Les membres de notre équipe sont formés à la collecte de témoignages. Des traducteurs sont utilisés chaque fois que nécessaire pour surmonter les barrières linguistiques.
*Les membres de notre équipe sont conscients que les lieux dans lesquels ces conversations sont menées ne sont ni aussi sûrs ni aussi appropriés que nous le souhaiterions.

*Certains des témoignages suivants ont été téléchargés en français, d'autres en anglais, les traductions ne sont donc pas toujours exactes.
Groupe déplacé après l’expulsion des hangars du lieu de vie Unicorn
Signalé le : 04.06.2021 par Koweïtiens et Irakiens exilées
Une personne a été frappé avec une matraque. Les personnes n’ont pas consenti pour rentrer dans les bus, ils ne savaient pas où ils allaient.
Une personne a été frappé alors qu’elle était encore dans sa tente. Une personne a perdu son téléphone.
Une personne a été menacé par la police, la police l’a menacé de le gazer.
Un personne exilée irakienne a vécu cinq en Allemagne, il a dû quitté l’Allemagne car sa demande d’asile lui a été refusé. Il ne peut pas rentrer chez lui car il est danger. Il a peur d’être persécuté. Il veut juste trouver un endroit où il sera en sécurité, où il peut recommencer sa vie.
« S’il n’y avait pas les associations nous serions déjà morts »
Une personne venait de recevoir de l’argent de sa famille, le lendemain cet argent a été saisi par les forces de l’ordre à cause de l’expulsion.
Les FDO ont empêché les personnes d’aller uriner, une personne a insisté et finalement deux policiers ont dû l’escorter et le surveiller pour aller aux toilettes.
Les personnes exilées ne comprennent pas pourquoi la police ne les laisse pas tranquille, pourquoi elles ne peuvent pas aller en Angleterre.
« La plupart des personnes nous ont dit qu’ils ont été amené dans différents endroits, ils n’avaient pas le choix de monter. Ils nous ont dit que: "quand tu n'as pas de droits, tu dois faire ce que dit la police". »
Ils ont été dans un hôtel pendant 2 jours, puis ils sont revenus à calais. Certains d’entre eux ont été amené loin, à des centaines de kilomètres de calais, à Toulouse, Lyon...
Groupe déplacé après l’expulsion des hangars du lieu de vie Unicorn
Signalé le : 04.06.2021 par Sudanese exilées
Un mineur de 14 ans a été gazé par la police lors de l’expulsion de vendredi. La police a dit « ici c’est la France, c’est pas un pays arabe ». Les polices l’ont forcé à sortir de sa tente, ils l’ont poussé. Il a été amené vers Marseille.
Les forces de l’ordre l’ont empêché de récupérer ses affaires personnelles. Il a vu une personne être poussé puis frappé par la police. D’autres personnes ont été gazé, frappé, puis ils l’ont lacéré et gazé sa tente alors que la personne se trouvait encore à l’intérieur. Il a été amené vers Marseille. Les forces de l’ordre ont saisi la tente, ils le l’ont pas laissé reprendre ses affaires alors qu’il a demandé à deux reprises de pouvoir récupérer ses affaires.
Une personne a voulu repérer ses médicaments mais la police l’a empêché. La police a dit « tu as deux minutes pour sortir ».
Une personne a été réveillé par la police avec un coup de pied sur tente, il a dit qu’il voulait rester ici. Les policiers l’ont frappé à coup de matraques, ils l’ont attrapé par le col de son tee-shirt et l’ont trainé jusqu’au bus de force.
Une autre personne a été palpé par la police, la police lui a pris 2 000€ dans ses poches. Ils le l’ont pas laissé reprendre ses affaires personnelles. Il a tout perdu à cause de l’expulsion. Il a été amené loin, vers Nice.
es personnes sont revenues à Calais deux, trois jours après. Ils ont pris le train, ils ont été contrôlé plusieurs fois. Ils ont dû prendre plusieurs trains.
personnes exilées vivant à Grande-Synthe
Rapporté le : 02.06.2021
J’habite dans le lieu de vie informel situé dernière la ferme des jésuites à Grande-Synthe.
Dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2021, je suis partie de mon lieu de vie avec treize autres personnes dans une voiture pour tenter d’aller en Angleterre. Nous avions prévu d’atteindre la plage pour tenter de traverser la manche. Nous sommes partis aux alentours de minuit. Après avoir roulé, notre voiture est tombée en panne. Quand cela est arrivé nous étions à cet endroit :
Une voiture blanche s’est arrêté, et j’ai vu 3 policiers sortir de la voiture. J’ai ouvert la portière et en sortant de la voiture un des officiers m’a frappé. Je n’ai pas eu le temps de lui parler. Il ne m’a rien dit. Il m’a de suite frappé avec son pistolet sur mon oreille droite. Je suis tombée par terre et mon oreille a commencé à saigner. Je me souviens qu’ils étaient trois policiers en uniforme bleu. Le policier qui m’a frappé était grand et de couleur de peau blanche.
Les policiers ont ensuite appelé du renfort. D’autres policiers sont arrivés, je ne me souviens pas exactement combien ils étaient. Les policiers nous ont dit de rester assis, sans bouger. Aucun policier n’a prévenu les urgences alors que j’étais très blessé. Nous sommes restés assis à cet endroit pendant 30/40 minutes environs. Les autres personnes qui étaient avec moi dans la voiture n’ont pas été blessé physiquement, je suis seul à avoir été frappé par le policier.
Les polices sont ensuite partis avec les autres personnes habitants du lieu de vie à Grande-Synthe et les ont ramené. Je suis resté avec mon ami. J’ai appelé l’association Utopia. Ils sont venus me chercher et ils m’ont amené au centre hospitalier de Dunkerque. Nous sommes arrivés aux urgences à 2h33. A l’hôpital, le personnel médical a nettoyé ma blessure, puis l’équipe d’Utopia m’a ramené à la jungle de Grande-Synthe. Je n’avais pas envie de rester dans l’hôpital car je ne me sentais pas à l’aise.
Je suis retourné à l’hôpital le lendemain, le 1er juin à 13h10. Un médecin m’a soigné.
Ce policier m’a frappé sans aucune raison, je voudrais que mes droits soient reconnus car ce qu’il m’a fait est vraiment inhumain.
personnes exilées vivant à Grande-Synthe
Rapporté le : 13.11.2020
« Ce n'est pas correct, mais ils n'écoutent pas. Ils disent qu'ils ont ce document du tribunal, je ne sais pas ce qu'il signifie. Et ils coupent toutes les tentes et ils nous emmènent... et certains policiers disent des choses racistes, ils font de mauvaises choses avec nous. Pour l'instant ils nous envoient à l'hôtel, je n'aime pas l'hôtel. »
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 11.11.2020
« Nous sommes dans une situation dangereuse. Mais nous ne sommes pas dangereux. »
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 11.11.2020
« La police ne veut pas nous laisser dans la jungle. S’ils ne nous laissent pas rentrer dans la jungle où pouvons-nous aller? Nous sommes des réfugiés. La police ne respecte pas les réfugiés. Nous sommes des humains et non des animaux. Ils pensent que nous sommes des animaux car nous sommes des réfugiés. Nous respectons tout le monde car nos parents nous ont appris le respect. »
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 11.11.2020
« Il y a une semaine mes amis et moi étions à côté de l’aire de jeux approximativement vers 8h du matin la police est venue chez nous nous a dit de partir et de ne jamais revenir. Pour cela nous avons des difficultés pour dormir, nous n’avons pas pu trouver un endroit tranquille et en sécurité pour dormir. »
(traduit de l'arabe)
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 11.11.2020
« Je suis originaire d'Afghanistan et cela fait six mois que je vis dans la jungle à Calais. Le comportement des gens envers les réfugiés en France est positif et je leur suis reconnaissant, mais j'ai un problème avec la police. La police française a un comportement agressif. En hiver, il fait froid, mais ils continuent à harceler et à expulser les gens. Ce que nous attendons du gouvernement, c'est qu'il arrête la police pour que les gens puissent avoir la paix. »
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 11.11.2020
« Je suis tchadien. On m’a donné une autorisation de dire ce que je pense selon la situation ici, les gens comme nous.
Je suis un demandeur d’asile parce qu’il y a une situation qui a fait que j’ai dû quitter chez moi. On est arrivés ici en France, et on n’a pas eu le droit de vivre ici en France donc tout est compliqué; on dort dans la rue. On manque beaucoup de choses mais on n'a pas le choix.
On nous a envoyé le message pour nous dire qu' on doit quitter le territoire, sinon on nous renvoie chez nous. Si chez nous on n'avait pas de problèmes, on ne serait pas ici. Si on est venus ici - on a demandé de l'aide au gouvernement - c’est parce qu’on a vraiment besoin de l’aide. C’est pourquoi on est là. Donc si vous voulez nous renvoyer chez nous, c'est-à-dire que c’est vous qui voulez nous tuer. Ce n'est pas notre gouvernement, ni notre famille maintenant, parce qu’on a fui la mort.
On est arrivés ici... On pensait qu’en venant ici on serait en sécurité, mais c’est tout le contraire. Donc si y’a quelque chose, que vous pouvez nous aider - tout ce qu’on demande c’est l’aide. On est des humains aussi: on a besoin de la liberté et de vivre aussi comme les autres. »
personnes exilées vivant à Calais
Signalé le : 20.09.2020
« À plusieurs reprises au cours des dernières semaines, des agents des Compagnies Républicaines de Sécurité ont emprunté une petite route isolée à côté d'un lieu de vie où vivaient des personnes exilées; ils ont aspergé de gaz lacrymogène les personnes exilées qui marchaient à partir de la fenêtre de leur véhicule sans explication ni incitation. »
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 31.08.2020
« Nous sommes en Europe, confrontés à une vie difficile. Tout cela, juste pour vivre dans la dignité. Mais, nous ne pouvions pas trouver la paix en Europe. Nous avons risqué notre vie juste pour arriver en Europe, parce que notre pays n'est que conflits et guerres. Nous ne pouvions pas non plus trouver la paix dans notre pays, c'est pourquoi nous avons émigré en Europe.
Nous nous sommes dit : peut-être que nous pourrions trouver la paix en Europe ? Mais nous n'avons rien vu de tout cela ! Nous sommes maintenant confrontés à la plus grande guerre en Europe, c'est-à-dire le racisme, le fascisme, notre pays est en guerre, et l'Europe est en guerre fasciste. Nous n'avons jamais pensé qu'un jour nous viendrions en Europe et que nous ferions face à cela. Nous sommes des immigrés, nous vivons en France, dans la région de Calais, la France ne nous a pas acceptés parce que nous essayons d'aller au Royaume- Uni. Tout cela, pour un avenir meilleur. Je souhaite et j'espère que vous pourrez m'aider dans ce domaine. »
personnes exilées vivant à Grande-Synthe
Rapporté le : 30.07.2020
« Dans la nuit du 30 juillet, je me suis fait pourchasser par la police avec plusieurs amis, le long d’une route. En m’enfuyant, je suis tombé sur un grillage qui m’a gravement blessé au visage (plusieurs points de suture). Par peur, je suis resté caché dans le fossé longuement. J’ai vu un de mes amis se faire attraper et emmener par les policiers. »
personnes exilées vivant à Grande-Synthe
Rapporté le : 19.07.2020
« Mon ami et moi avons subi des violences de la part de la police. J’ai eu une dent cassée. Ils ont aussi lâché leurs chiens sur nous, qui nous ont attaqués sans muselière. »
personnes exilées vivant à Grande-Synthe
Rapporté le : 19.07.2020
"[Le 16 juillet] quatre policiers sont revenus nous voir, ils ont détruit notre tente. Ils portaient un document, mais nous n'avons pas compris pourquoi ils ont fait ça."
personnes exilées vivant à Grande-Synthe
Rapporté le : 19.07.2020
« [Le 16 juillet] quatre policiers sont revenus nous voir, ils ont détruit notre tente. Ils portaient un document, mais on ne comprend pas pourquoi ils ont fait cela. »
(Traduit du persan)
personnes exilées vivant à Calais
Rapporté le : 01.07.2020
Ce matin tu étais dans la jungle ?
« Oui, j'étais dans la jungle [ce matin] et la police m'a arrêté sans aucune raison et j'ai le cœur brisé, [...] je ressens une mauvaise situation parce que nous vivons dans la jungle, nous vivons dans des endroits sales mais parfois la police nous dérange sans aucune raison donc je suis très blessé par cette mauvaise chose. »
Et quand ils vous ont arrêté, vous ont-ils expliqué pourquoi ils vous ont arrêté ?
« Ils ne m'ont pas dit pourquoi, mais ils nous ont dit "vous n'avez pas de papiers". Beaucoup de gens de la jungle n'ont pas de papiers, c'est pourquoi nous sommes arrêtés aujourd'hui sans aucune raison. Beaucoup de gens n'ont pas de papiers dans la jungle, et beaucoup sont sans abri, beaucoup sont au chômage mais nous devons aller au Royaume-Uni, donc parfois ça se passe comme ça : la police nous dérange ... c'est une très très mauvaise chose pour nous, vous savez ? Je suis donc désolé. Nous avons besoin de droits pour les réfugiés et les [migrants] de Calais. »
Participer
Participez à notre travail pour documenter et appeler à la fin des violence d'État contre les communautés exilées.
Observations mensuelles
Des bulletins d'information sont produits pour Calais et Grande-Synthe. Elles rassemblent les principales données recueillies lors des opérations expulsion .